La contestation de la concertation ?
Les avancées de la communication des institutions publiques ont permis, dans une assez bonne mesure, de répondre aux attentes immédiates et à quelques exigences de citoyens qui avaient été trop longtemps ignorés des décideurs et des acteurs de la chose publique.
Les savoir-faire de mise à disposition de l’information, d’explication, de simplification et de numérisation des procédures, de dialogue dans les services, de consultation des publics intéressés ou de concertation ont contribuer à substituer, à la communication-promotion octroyée à des usagers-clients, une communication-relation entretenue avec des citoyens, en lente convalescence des maux de la passivité.
Mais hélas, des régressions se manifestent déjà. Les accès se font intempestifs vers des informations foisonnantes et vite frappées de péremption. Les proximités interpersonnelles autres que virtuelles s’éloignent. L’opacité des processus de décision persiste. Dialoguer se fait dans la souffrance, face aux crises identitaires des valeurs de l’intérêt général, dans l’effacement du moyen ou du long terme.
Dès lors, dans le silence de l’abstention ou avec une indifférence de façade ou aussi par absence de pédagogie participative, montent les colères frustrées des citoyens. Ils se sentent mal associés à des décisions essentielles pour leur vie quotidienne, comme pour l’avenir de leurs enfants.
Le comble est de voir remis en question, par les balbutiements de la décision publique, les efforts louables accomplis d’étendre la communication publique jusqu’à la concertation et au débat public. Les exemples se multiplient, à Notre-Dame des Landes et ailleurs, d’une incapacité à savoir, au moment pertinent, solliciter la société civile dans la conduite des projets, notamment d’aménagement.
Notre histoire institutionnelle d’une information transcendante, descendante – voire condescendante – suscite plus la protestation et la contestation, qu’elle n’encourage une culture du débat public.
Il est urgent que les acteurs publics, surtout les responsables politiques, et en premier lieu les parlementaires, adoptent des démarches et des pratiques participatives pour revigorer la démocratie représentative.
Urgent, car la com’ – réductrice de la complexité de l’action publique – et la propagande – utile aux mauvaises causes ou au terrorisme – se portent mieux que jamais.