Espoirs de communication dans un décor vacillant
Les crises économiques et sociales, le terrorisme, les menaces sur l’environnement sollicitent brutalement la classe politique.
On réclame des solutions immédiates.
Pour des évolutions qui ne peuvent s’opérer qu’à moyen terme.
Pour des changements de comportements sur le long terme.
On voudrait des pouvoirs de » vrai chef « .
Alors que la complexité de l’art de gouverner requiert moins que jamais de sacrifier à cette nostalgie monarchique autoritaire.
Car la société attend plutôt des guides et des explications. Elle aspire à discuter…
…avant de sombrer dans la passivité, l’indifférence ou la colère.
La communication politique ne profite pas des progrès réalisés par la communication institutionnelle publique. Fondée sur la mise à disposition de l’information d’intérêt général et ouverte au dialogue, celle-ci s’est développée en échappant aux registres de la com’ (propagande promotionnelle de produits à consommer, images occultant les contenus,… délivrance univoque de l’information simplifiée des médias).
Au contraire, paraissent s’essouffler les vertueux mouvements enregistrés à partir des années 80 – depuis seulement un tiers de siècle – pour sortir de la dizaine de siècles de parole publique sacrée, régalienne, centrale et top down.
Le dialogue social se languit.
La consultation redevient un exercice sommaire obligé.
On évoque l’usage du référendum sans réel débat public préalable. Comme un sondage ou le test de rapports de forces.
Surtout, les acquis de la concertation se perdent dans les méandres des processus de décision. La participation citoyenne reste souvent au stade des bonnes intentions.
Alors, comment reprendre espoir ?
Grâce aux démarches bottom up ?
Aux initiatives de ces collectifs férus d’économie de proximité, de consommation dite collaborative et proche de la production, de troc, d’échange, de circuits courts et de réduction d’inutiles intermédiaires, de partage d’actions, d’instruments, de locaux, de mutualisation des moyens et des objectifs.
Genèse d’une communication, de proximité naturelle, fortement numérique, hors médias traditionnels1.
Elle est susceptible de faire peu à peu entendre, dans le chaos organisé de la globalisation des échanges mondiaux, l’attention aux solidarités, à l’écologie, au traitement des ressources rares.
À coup sûr, une communication porteuse d’intérêts généraux !
1Une 3ème communication affirme ainsi sa spécificité au regard des finalités. Voir, dans « Articles » sur le site www.pierrezemor.fr la note (mai 2010) de Présentation du Cercle des 5 Communications.