Débat public et communication politique, mêmes combats !
Le débat public institutionnalisé et la concertation constituent les formes les plus abouties de la communication publique.
J’ai, depuis plus de quarante ans, milité pour une communication authentique, publique ou politique, avec les citoyens.
Je fais le constat que les institutions et parfois les pouvoirs – plutôt décentralisés que nationaux – sont parvenus à mieux :
- mettre à disposition les données publiques,
- rendre compte de l’action publique,
- expliquer le service public et faire comprendre ses procédures,
- valoriser l’image des institutions au service de l’intérêt général,
- écouter les citoyens et discuter avec eux,
- voire, les consulter pour préparer des décisions ou réformer.
C’est ici que se situe une frontière perméable avec la communication politique, qui devrait faire vivre et animer la démocratie représentative. Or, je le déplore, hormis un néo-marketing pour conquêtes électorales, la communication politique ne s’avère pas capable :
- de jalonner l’exercice du pouvoir en associant les citoyens, ceux-ci n’acceptant plus d’être des consommateurs passifs de la chose publique et demandant à être, peu ou prou, impliqués dans l’élaboration des politiques publiques et dans la préparation des décisions qui concernent leur vie quotidienne ou l’avenir de leurs enfants,
- d’établir une relation de confiance durable avec la société,
- d’y tirer parti des gisements d’expertise d’usage et de créativité,
- de dire la complexité des choses et faire appel à la lucidité des gens,
- par conséquent, d’expliquer sans cesse aux corps intermédiaires, aux représentants de la société civile organisée, aux médias, sur les réseaux sociaux et aussi hors médias, au plus près des gens,
- de relater ce que l’on fait, les mesures qu’on applique, les décisions en préparation, avec les variantes possibles, en toute transparence, afin de garder l’initiative à l’égard des médias et ainsi anticiper plutôt que subir des « couacs »…
Dès lors, de la part des exécutifs, comme de la part du Parlement ou des Conseils territoriaux, sont bienvenues toutes les formes de consultations, de concertations, de débats publics, aussi de négociations susceptibles de réduire, par la convention et le contrat, la production foisonnante des règlements et des lois.
Le défi de gouverner avec la société, donc communication comprise, pourrait être relevé.