Insulte ou gentillesse ?
Depuis cinq ans, le 13 novembre, une journée de la gentillesse !
Tentative méritoire de revaloriser l’intérêt porté à l’autre. Son respect. Sa prise en considération. Plus intimement, de la tendresse. Accorder à la gentillesse une place qui ne soit pas niaise. Qui ne se laisse pas tourner en dérision par des regards entendus. Des jugements sommaires d’adultes désabusés.
La gentillesse est certes une faiblesse à l’aune des tensions machistes ou racistes. Aussi dans nombre de concurrences professionnelles. Dans les rapports de forces politiques en marche vers la conquête des pouvoirs.
Mais, si la gentillesse est un ingrédient peu usité dans la cuisine des relations d’une société dure, ne faut-il pas la voir comme un principe essentiel pour la qualité menacée de notre vivre ensemble ?
La communication, qu’elle soit interpersonnelle, familière, de voisinage ou avec des amis numériques, qu’elle soit publique, politique ou médiatique souffre d’une perte de sens due au délitement de la relation à l’autre. Voire de la propre relation que chacun a avec cet « autre en soi ».
Plus qu’on ne le croit la gentillesse est naturelle. Elle est notre part vitale du rêve d’un monde moins cruel. Complémentaire de la violence qui se trouve en chacun. Dans les affrontements. Dans la promotion exclusive. Dans la com’ qui ignore ou écrase l’autre. Dans l’injonction, puis dans l’insulte.
La gentillesse est une énergie d’une autre nature, douce, ouverte, empathique, forcément tolérante. Autrement dit, proscrire l’anima et ne prescrire que l’animus est dommageable. Humainement, socialement et politiquement.
Ce n’est pas une utopie de jeunesse que de penser que le meilleur peut prendre le dessus. On doit réduire les malentendus et les conflits !