La communication menacée au cœur
Qu’elle soit interpersonnelle ou collective, la communication est le liant essentiel de la socialisation. Depuis la nuit des temps de l’humanité, elle est le langage, l’écriture, la transmission des messages, le dialogue, la discussion…
Se sont multipliés des efforts, parfois donquichottesques, pour que les communications des entreprises ou des institutions publiques et surtout la communication politique cessent de dériver. Elles se réduisent en une vulgaire com’.
Car prévalent de plus en plus les registres de la promotion publicitaire et les pratiques manipulatrices. Manœuvres, rumeurs… Difficultés à qualifier des données en l’absence de responsabilités assumées des sources d’information.
Ces déviances font hélas bon ménage avec les usages pervers et les piratages d’internet. Alors qu’on escompte beaucoup de la démocratisation des accès à l’information, comme des initiatives éditoriales des internautes.
Mais la contagion de la com’ menace la relation interpersonnelle. Atteignant ainsi le cœur même de la communication.
On voit que la relation numérique fascine. Jusqu’à la tentation d’éluder la rencontre physique.
Discuter avec d’autres implique désormais d’afficher un profil. De préférence avantageux. Avec les encouragements des animateurs de réseaux sociaux qui disent ou taisent leurs objectifs de recrutement, de valorisation des ressources humaines, de marketing consumériste…
Les frontières disparaissent entre place publique et jardins privés. Le voyeurisme encourage l’exhibitionnisme. La porte est ouverte aux rumeurs et aux atteintes portées aux réputations.
L’identité se dissimule derrière une image construite pour être mise en valeur et diffusée. Beaucoup plus difficile à protéger !
Comment sortir de ces leurres communicationnels ?
Le mal est venu d’un mimétisme sans précaution du marketing des marchés concurrentiels de la distribution.
Paradoxalement, le remède passe par des exigences de transparence, d’authenticité et de concertation de la communication politique. Et on en est loin !
Ce sont donc les responsables politiques qui ont à refonder la qualité de la relation avec les gens. Ils doivent adopter les dispositions pour assurer la fiabilité et la protection du traitement de l’information dans une démocratie complexe.