Une hésitation perverse à l’égard de la chose publique
Revenons sur le double mouvement qui se manifeste à l’égard du politique.
Première tendance, le citoyen est mis en position de consommateur de l’action publique. Les choix étant dits restreints, le pouvoir affirme de maitriser sa conduite de la société. Le gouvernement paraît ne pas hésiter sur ce qu’il convient de faire. Une petite dose de marketing et quelques sondages permettent de prendre en considération à la marge des demandes d’ajustement de l’offre (comme le font les entreprises sur des marchés où la concurrence a la vertu de l’intérêt général pour des clients qui n’ont pas à se mêler de la stratégie).
Bref, dans ce modèle, on roule pour vous.
Deuxième tendance, le citoyen est pris à témoin de doutes existants sur certaines décisions ou orientations. On sort du modèle « superman ». Si, dans un premier temps, c’est (surtout dans une histoire monarchiste ou bonapartiste) insécurisant, la confiance peut revenir avec le parler vrai. Un parler vrai manifeste, sans faiblesse ni démagogie. Car prendre l’opinion à témoin est vite taxé de gouverner en fonction des sondages. Au contraire la pédagogie ouvre la possibilité de gouverner (non pas pour, mais) avec l’opinion.
Bref, dans ce cas, on associe des citoyens adultes.
Beaucoup plus qu’une écoute de la demande, une véritable démocratie devrait parvenir à la co-construction de l’offre politique.